vendredi 13 février 2015

"Tâches de couleur : mes éphélides du coeur" : correction et un peu plus



 la suite...  les corrections des deux premières à la fin.

Après la clôture du roman....
 
On attendant que me repoussent d'autres mots d'autres paysages, d'autres protagonistes et  imaginaires à explorer je fais mes gammes comme un pianiste chaque matin.  Derrière ses gammes ce cache les volutes du mystère et  là un jour se posera la simplicité est la puissance des mots qui seront que joie plénitude drôlerie pour le lecteurs et même sur un fond de tragédie humaine  comme ce "oui" de Joyce de mon dernier billet bonne lecture et à demain pour l'instantanée


197O rentrée des classes       Mon très cher Carnet
Le prof d’anatomie. Une pédagogie très particulière, pour nous faire apprendre l’anatomie,  dessiner les personnages de la chapelle Sixtine. Sous les vêtements, les articulations, les os... Je regarde ce professeur,  j’écoute sa voix, impossible de me mettre au travail,  je ne cesse de la regarder : ses ongles, le vernis, le rouge à lèvres, les couleurs sur les pommettes, les fines mèches, ombre et lumière,  dans les cheveux, le sac à main la ceinture en cuir coloré, les souliers dans les assortis, le chemisier, la jupe….., …. Je baigne dans un lac de montagne dont le reflet des montagnes serait une palette de couleur. Bientôt, le prof d’anatomie nous mène au musée des Beaux arts de Bordeaux : les surréalistes. Je ne me rends pas compte, jamais aller.




Acrylique frankie mes deux Terres : le marais poitevin et terre d'Afrique

1973  Mon cher Journal,         
 Fanny me manque. Depuis la dernière manif pour les garrotés de Franco où j’ai pris sa sœur Pascale pour ma Fanny. Mon dieu quelle ressemblance. La voix même ! Et elle me dit : Que fanny n’est plus depuis six mois. Ils n’ont  réussi à me mettre la main dessus. Je ne me résous pas à m’habiller de noir, pourtant je suis en deuil jusqu’au bout de mes cheveux, sous la plante des pieds, dans le fond de mon nombril. Quand je prends   la forêt pour rejoindre l’université, je l’imagine derrière moi, ses mains accrochée à ma taille,  sa tête posée contre mon dos en haut. Son parfum de rose  m’envahit les narines, elle n’est plus. Etre en noir, je ne le peux.


1974 mai    Cher Journal, 
  Je sors de l’hôpital. J’ai deux cannes. Mon copain m’accompagne chez ma tante à Mériadec. Lui emprunter une chaise longue. Je l’appelle de la rue, elle sort dans son jardin, me parle à travers le grillage.
-          On te cherche partout ! Ton père est mort, t’es au courant ?
-          Pas voulu les inquiéter, chute d’une paroi… Je leur ai pas dit.
-          Qu’est ce que tu fais ?
-          Je vais rejoindre maman,
-          T’y vas comme çà ? T’as vu comment  t’es fringuée.
Je prends le premier train. ……..papa aimait de plus en plus mes couleurs vives. « Plus de lumière, plus de lumière » il disait en me voyant arrivée dans mes robes sanguines orange. J’appris plutard que c’était la phrase de Goethe en mourant.
Je tiens  à peine debout, je ne peux pas poser mon pied  de l’opération par terre. Mon tea shirt est bleu, ma jupe longue à fleurs mauves et violettes sur fond noir.  Comme il était fier à mon bras quand je le sors de Bergonnier  avec son tube à oxygène et qu’on va au marché Saint Michel, les gens nous regardent passer avec un grand sourire dans les yeux .L’amour qui nous baignait était la parade  aux moqueries de mes « cotions ». Le mauve c’est ce que je choisirai pour son cabanon du futur. La violette de Toulouse. Le parfum  qu’il  ramenait toujours à maman quand il revenait d’Algérie. A  Toulouse changement de train

 dessin frankie et lisa pain les fleurs

1974 septembre Villefranc Mendibouroua      Mon Journal,    
   Les vaches ont défoncé le grillage du potager. J’attends le fermier patron de saint jean pied de Port pour réparer. Il a tout le matos dans son coffre. Je campe. Sauver  le potager de ses goinfres  vaches blondes d’Aquitaine. La nappe basque pour la table,  ce rouge ce blanc ce vert, ce tissage pittoresque. Bloquée là, il me faut la distraction de la rétine. J’ai pris les assiettes  à l’émaillage corail et jaune. Je fais des photos. Quatre jours dans le potager sans en démordre. Je les développe. Le reste de la communauté revient du Portugal. Le  cocorico basque révolutionnaire tombe sur mes photos qui sèchent au labo .Scandale. Une  crise de propriétaire : la nappe de mariage avec Maryvonne dans le potager, le service de leur liste dans le potager. La communauté s’effondre, la révolte des œillets leur a remis en place leur instinct de propriétaire. Tout est là encore dans le potager : les tomates au pied des soucis et des capucines, les haricots verts, les piments verts qui forniquent la terre, les grappes des rouges du piment d’Espelette,  les grosses aubergines carminé violé. Mes yeux les mangent au sel de mes larmes. Je pisse ma rage dans la mare en disant au revoir aux canards tant de races tant de plumes et …. Je pars sur le champ sans jeu de mots  mon Journal.


 photo frankie
corection des parution début de semaine
 

1969 Février Talence                                      Mon très cher journal,
Une sacrée découverte, tu sais combien cet internat me ravit, … Cette sensation d’être dans un château même si ce bâtiment n’est qu’un parallélépipède sur trois étages. Mon  choix, caressé si fort en notre Secret. Je redouble volontairement, pour une troisième  Technique. La physique, la chimie pour ce Bac  si loin de la Rochelle...     Ici, me couper des jérémiades des filles de ma classe, elles ne parlent que du fiancé, des parents, je n’entends pas les mots de mes  livres. Ces lamentations dans le dortoir ! J’ai déménagé chez les couturières….. Tu n’es qu’un journal, tu reçois, absorbe, tu m’allèges, me redonnes le sourire en moi, c’est plus léger de vivre. Un cahier par mois, c’est une bonne conversation ! Ca se range facilement.  Ma joie chaque jour renouvelée, mes devoirs en salle d’étude sans craindre les gueuleries de maman, tremblée dés que le « si » se pointe dans  sa voix. Après c’était l’avalanche. Tu fus  ma prise de terre, ma petite cage de Faraday. Aujourd’hui simplement mon copain, mon doudou.
 Rentrant par le bus scolaire de l’externat   dans la salle de détente  jouxtant nos salles d’études, la surveillante générale a installée une grande volière avec des perruches. Leurs couleurs,      vives : de bleus,   de jaune citron et orangé, de rose, de vert. J’ai le souffle coupé, je suis assise, je regarde voler les couleurs, un tourbillon, un vertige délicieux. Nous vivions dans un univers de blouses blanches, de blouses grises.  Je comprends à cet instant là,  la note manquante.   Cette grande joie d’être interne est à son sommet. 
dessin de frankie

1969 printemps              Mon très cher Carnet, 
  Joyeux printemps. Pour les week end j’ai fait signer toutes les autorisations de sortie. J’ai mon rituel du dimanche matin. Avec Gudule mon mini vélo,  je fais le tour par la forêt,  Cestas, Canéjan, … un arrêt sur le bord du ruisseau pour l’entendre gazouiller sur les gros cailloux, les pas du promeneur avec son chien sur les planches de bois qui le traversent. Ce matin là, ses bords sont recouverts  de clochettes bleues, de coucous,  de jeunes feuilles vertes tendres, de pots de cannes, ces tulipes sauvages couleur   violette tachetée comme une petite peau de panthère par du violet très foncé… le charme du chant du ruisseau, les pas, je me pâme de ses éphélides de la forêt. J’ai oublié le temps .Au  réfectoire,   ils m’ont mis de côté mon repas. Manger seule avec les couleurs dans les yeux encore,  je nage dans un rêve de caresses de couleur.
textes de frankie Pain

droits réservés
bon petit déjeuner et très belle journée Frankie Map's Monde

5 commentaires:

  1. Faire se gammes, c'est la structure de la vie. Le reste c'est la chair. J'ai apprécié ce que tu écris et je retrouve des impressions vers les années 69 ...Amicales bises.

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  2. je rajeunis avec toi...
    et je reviens pour lire un peu plus attentivement... biz

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  3. Délicieux... rajeunissant... faisant remonter les émotions oubliées à la surface d'un petit matin paresseux...
    Merci ma belle Map's Monde!
    Bonne fin de semaine!

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  4. Tout en violet et orange, avec parfois une note bleue de bien jolis récits...

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  5. Les couleurs de ta jeunesse sont les mêmes que celles de la mienne.
    Bariolées et insouciantes malgré les émotions de la vie.
    Un flash-back très coloré.
    Je t'embrasse Fankie.
    Belle fin de soirée

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