mercredi 26 mars 2014

poésie chanson



Quelle belle langue que la nôtre !

Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m'enseigna les  mystères
Du verbe être et du verbe avoir.

Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est  deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux  frères
Que j'ai connus dès le berceau.

Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire  est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.

Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être  s'est fait avoir.

Son frère Avoir  était en banque
Et faisait un grand  numéro,
Alors qu'Être, toujours en  manque.
Souffrait beaucoup dans son ego.

Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans  rien lui dire
Avoir apprenait à compter.

Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être,  un peu dans la lune
S'était laissé  déposséder.

Avoir était  ostentatoire
Lorsqu'il se montrait  généreux,
Être en revanche, et c'est  notoire,
Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe Affaires.
Il  met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est  plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour  lui.

Sa richesse est tout  intérieure,
Ce sont les choses de l'esprit.
Le verbe Être est tout en pudeur,
Et  sa noblesse est à ce prix.

Un jour  à force de chimères
Pour parvenir à un  accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.

Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots  rassemblés,
Ils se sont répartis les  tâches
Pour enfin se réconcilier.

Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être  a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons  côtés.

Et de palabres  interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu  être et avoir été.
L’auteur de ce beau poème est   Yves Duteil  

je vous souhaite une belle semaine frankie
photo frankie : Ile Saint Louis tôt le matin

8 commentaires:

  1. Estupenda y cotidiana imagen..un saludo desde Murcia.

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  2. Ayant fait mon avant dernier poste sur " notre belle langue française "
    je ne peux que me délecter des mots d' Yves Duteil que j' aime beaucoup , comme toi...
    En plus d' être...j' ai été sur cette île pendant plus de 10 ans ...rue des Bretonvilliers ...au cours St louis en l' île qui aujourd' hui n' existe plus...traversant quatre fois par jour le pont Sully...Que de souvenirs...!!
    Je t' embrasse et moi aussi te souhaite une semaine pleine de rayons...de soleil..:-)

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  3. Certains trajets sont vraiment du plaisir et ta photo très réussie.

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  4. Quel plaisir de traverser Paris sous le soleil...
    Cette chanson raconte tant de souvenirs que je suis toute émue en relisant les paroles.
    gros bisous ma Frankie

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  5. merci très chéres lectrices , un peu flegme en ce moment et rangement de retraite alors çà déchire par ci , çà découpe par là , çà réentasse ailleurs alors moins fidéle , j'ai des retards dans mon coeur il bat pour vous gros bisous

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  6. Je préfère être que avoir, mais quand j'ai un peu je suis encore plus contente d'être !-o)))))))
    Un texte magnifique que je connaissais mais, que j'ai toujours beaucoup de plaisir à relire.
    Et ta photo de l'île St Louis me rappelle un petit resto que nous avions découvert, il y a 25 ans avec Antoine et qui était devenu notre cantine parisienne !
    Je t'embrasse bien fort ma Frankie, bon tri et belle journée.

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  7. Je ne connaissais pas ce texte c'est tellement bien dit, merci pour la découverte.

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  8. Yves Duteil ? Voyons… C’est celui dont on s’est tellement moqué que c’en est devenu ringard de le faire ?
    Joli poème quand même…
    Et en plus, il philosophe sur les rapports d’Etre et d’Avoir : on en a fait des volumes de métaphysique là-dessus… et accessoirement un très joli film (Nicolas Philibert)
    La chanson nous conte l’opposition entre l’_être_ qui fait ses humanités et _l’avoir_ : celui qui apprend à compter. Ce qui permet d’opposer le financier dont la richesse est extérieure, à l’homme pétri d’humanité(s) dont la richesse est intérieure.
    Why not ?
    Seulement voilà : comment faire la synthèse de ces contraires ? La chute finale qui réconcilie l’être et l’avoir bénit quand même l’argent qu’il faut bien avoir pour que l’être ait des bons côtés.
    Avouez que le poète a laissé tomber le philosophe en route…

    Je vous embrasse chère Frankie
    Jean-Pierre

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