vendredi 29 juin 2012

suite de la traversée du grand fleuve


Pépé la Pigoulle
Tiens c’est les dernières fèves.

Mémé Marie louise

Nous voilà une occupation pour la veillée, à la fraiche.

Pépé la Pigoulle

comme tu dis  à couper au couteau la fournaise  même pas un pét de vent.

Mémé Marie louise

La petite s’est transformée en infirmière des « de trop » dans la portée.

Un canard, un poussin, lapin. Il file un mauvais coton.Sa mère aurait pu venir quand même .

Pépé la Pigoulle

Tu connais le tempérament de ta fille. Elle a jamais  aimé qu’on lui tienne tête et celle – ci à de qui tenir.

Moi en attendant, le dégel de ces gens là,  j’ai invité l’ami de la minoterie à diner ce soir.

Mémé Marie louise

Elle l’avait interdit.

 Interdit quoi ?

Il s’est occupé de cette petite,   ah ! dame :  çà mieux que son père !
« toeurjou » fourré café. Jamais là avant minuit ; et s’il arrivait à trouver la maison . Alors il l’a laissé la place . et de plus , il a fallu qu’il l’a trompée avec la fille Chamineaux. Ca la Renée l’a su . Elle fut la première à lui servir comme la tête de Iokanan sur un plateau.

La rivalité entre sœurs depuis toujours. Elle n’a pas laissé passer.

 De l’ami à l’amant, il n’y a qu’un lit .

Pépé la Pigoulle

 Où un tas de foin ! Les chats ne font pas des chiens !

Mémé marie Louise
Qu’est-ce que t’insinue ?

Pépé la Pigoulle

Rien, y a qu’à tendre l’oreille quand on est au cimetière, dans le silence des morts , la médisances coure entre les cyprès et les tombes des poilus .
 J’ai toujours dit qu’il fallait renouveler la race , jamais le même taureau , t’as vu nos bêtes  c’est elles qui partent en premier à la foire aux bestiaux.
Cela a été ma devise ,  ma richesse m’a consolé de certains maux. Et nous c’est la pièce  dans la boite quand nous faisons rire nos ressorts. C’est pieux . Pour ton voyage à Lourdes avec le curé.

Et sur mon cahier de compte ,la pièce , elle est inscrite.

Tes deux filles dernières, çà ne fait pas le compte .

Mémé Marie louise

Tu sais, je n’ai jamais été réglé comme une tierce ou une quinte ! 

Pépé la Pigoulle
Oui , et vos mensonges …
Je suis fatiguée, j’ai mes ours ou les anglais vont débarquer alors … et après  oh ! ce qu’elles m’ont éreintée
Si on part de là on se trompe.

Moi mon thermomètre : c’est la prairie quand  tu as fait bouillir tes draps de culottes et qu’ils sèchent au vent.. C’est là que je compte , le reste c’est la légende . Notre pays adore çà les menteries .  Des menteries . Des menteries. Ca devient même un genre. Le vieux conteur d’Aiguillon, appelle son spectacle comme çà maintenant pour dire que  c’est même devenue de l’art de la parole.

Mémé Marie louise

Oui, notre boite est pleine. Je vais aller à lourdes au prochain voyage  et avec l’autre boite pleine j’irai à l’opéra de Bordeaux j’ai promis à la pétite Monique, la fille à la Renée.

Pompon ! Pompon !  où es –tu ? Viens donc manger un petit morceau de tarte pour ton quatre heures.
  
Pompon arrive  avec un petit lapin dans un chiffon et un biberon dans l’autre main elle vient s’asseoir à la table ou le pépé prenait sa collation et la mémé qui finissait un ourlet.

nous avons un invité  qui mange avec nous ce soir.


Pompon

Y en a qu’un que je voudrai

et elle ferme ses lèvres  et de grosses larmes coulent sur ses joues.

Mémé Marie louise
Et si c’était celui là ?

Pompon.
Ah ! Alors la sainte Vierge aurait entendu ma prière.

Mémé Marie louise

Oui. Ton pépé l’a croisé à la minoterie et il était aussi triste que toi.

Pompon
Oh merci ! merci !

Allez petit lapin, bois vite ton lait , je dois me faire belle et présentable  ,

 Mémé ! J’ai pas le visage trop fanée , je me sens à l’intérieur comme un coquelicot tout pâle et froisé quand il sort de son cocon.

Allez bois, bois, petit lapin,  bois, bois, petit lapin.

Merci mon bon pépé.

Pépé la Pigoulle   à la grand mère

Faudra pas oublier quand vous vous occuperez des fèves d’en garder à sécher pour les pions du  Nain Jaune et les galettes de l’Epiphanie : on y pense toujours trop tard… elles sont parties toutes dans l’estomac… on s’est fait avoir l’an dernier, on a du en acheter ici c’est la ferme où on a tout.

Pompon

C’est lui, je reconnais son pas.

Mémé Marie louise
Ben ! il est ben bonne heure !

Pompon

Il m’aidera à l’infirmerie , il sait faire quand maman s’énervait après moi , il l’a laissée pas dire, pas faire , il me prenait dans ses bras, il me soignait des chiffons froids sur la brulure des claques. Il l’engueulait. Elle disait qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher, c’était plus fort qu’elle. Ah ! si tu avais été café au lait , si tu avais était café au lait !...
lui  « dieu merci, dieu l’a protégé , dans mon cœur elle sera toujours ma fille. Toujours .

On frappe à la petite porte  prés du banc de pierre.


Pépé la Pigoulle
  Entrez !  entrez donc !

Pompon

Soundiata !

Tiens Mémé prend le bébé lapin !
Elle s’élance vers l’employé de la minoterie  qui la cueille et la porte sur son bras.

Employé de la minoterie

Ma petite bisonne Blanche !

cadeau de Garance ma lectrice délicate



de Frankie p()in de La Mangou
en faisant des confiture d'abricot s et de p^éches plates à peau blanche
et ayant lu la veille une nouvelle de marie Rouannet





1 commentaire:

  1. de garance

    Ah comme j'aime ton écriture !
    Voilà des personnages qui ronflent dans ton verbe, qu'on voit vivre très vite et à qui on crierait "mille pardons" quand seul on bouscule une chaise.
    Ils sont là Pépé et Mémé, assis près de moi et m'enchantent de leur langues déliées...
    Je les aime, je les adore, ils sont comme toi, VRAIS que diable !!

    J'aime tant te lire ma biche. C'est comme un moment suspendu, là au dessus du temps, comme une escapade un jour de mariage, un papillon un jour de pluie : ça vous met du gai dans la tête et un sourire aux lévres. Et si c'était ça aussi, le Bonheur !

    je t'embrasse tout plein ma douce,

    merci Garance
    Je suis dans le bain de l’imaginaire
    comme Gaugin pouvait le définir
    la condensation et autres chose encore
    plus réel que la vérité comme disait Bresson le surnaturel dans son livre "notes pour le cinéma"

    et en faisant les confitures si tu habitais plus prés je t’en aurai porter quand je viendrai. Je t’embrasse très fort et merci
    Ma savoureuse lectrice.

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