dimanche 20 mai 2012

Raymonde son coup de Trafalgar "3éme correction





Dés l’instant où Raymonde avait été dans la place, pas à même d’analyser ce qui se passait, son corps fut dézingué de symptômes éclatants. Exemple : elle échappa de justesse à une septicémie . 20 ans après ses campagnes d’Afrique, Raymonde fit se réveiller un régiment d’amibes. La date de péremption dépassée. Jamais vu dans un bréviaire de médecines tropicales. A part son nouveau métier où Raymonde avait été choisi pour son diplôme spécialisé , son rang de majore de la promotion et ses années d’université en sciences humaines , qui en avait rajouté le poids nécessaire pour que le choix tomba sur Raymonde. Tout aurait du marcher comme dans une motte de beurre laissée dehors la nuit pour mieux tartiner le pain du petit déjeuner.

Aucune de ses paroles n’étaient retenues et celles  des autres se mordaient la queue comme rivées sur des roulements à bille, avec une persillade de gargarisme d’une langue  de « pense » farcie aux finales à la Lacanienne. Et là,  pour Raymonde c’était le comble, elle faisait partie de l’école de la Cause freudienne et  suivait les séminaires de Lacan à la Sorbonne. Lacan a côté d’eux s’écoutait comme boire du petit lait.

Raymonde se mit à ses burettes d’observation . En un , la sociométrie de ses amies , ses amants : le cheptel était beau ,il fructifiait. Une vraie « cornu copiae » corne d’abondance.
En deux : elle fit l’analyse transactionnelle à la Crozier de son groupe de pêche au gros : les conclusions Kif-kif.

Le chemin se broutant, notre Raymonde nationale était une poule pondeuse d’autres symptômes aussi graves que le premier. Eclats d’ailes , pertes, fracassée des mandibules. Raymonde éveilla Agatha* qui sommeille en toute personne en danger. Quelque chose extrêmement perverse et subtile " gloaquait ". Ce dysfonctionnement servait à qui ?

*Christie

Raymonde en bonne besogneuse plantait ses projets qui étaient contenus dans ce brillantissime entretien d’embauche : poétique et politique de la ville. Pierre Sansot  était son ami, elle ne pouvait qu’être lumineuse sur la question d’ergonomie sociale. Raymonde s’offrit même un superviseur , le gite était tonnant à bord des réunions. Premier constat : poussée d’intimidation créée par la « tête directrice ». Les silences étaient des bombes sur le moment et à retardement.

Enfin elle tint le morceau : les rumeurs de la grande ville sur la tête dirigeante confortèrent les hypothèses de Raymonde. Plus elle avançait dans le diagnostique plus la toxicité s’infiltrait et suintait partout et au delà.

ET Raymonde devint  la cible de  « la Tête ». Il lui devenait de plus en plus compliquer d’obtenir l’aval sur le déploiement de ses projets. Ce n’est qu’au troisième projet présenté qu’elle pouvait prétendre le développer. Raymonde y passait ses nuits, ses siestes, ses repas, ses diners. Comment s’affirmer  face aux autres instances . Elle finissait par perdre du crédit , elle émiettait ses aptitudes.

Quand Raymonde constata que ses actes ne lui ressemblaient pas et de plus ils devenaient antinomiques aux biens êtres  des personnes  qui lui avaient accordés leur confiance, elle se prépara à quitter  ce métier. Détérioration mentale en vue : ce n’était pas cet horizon qui avait soufflé sur sa mer d’études. Elle clôtura au fur et à mesure chaque chantier engagé. Raymonde  ne engrainait  plus  . Elle attendait  le propice , l’occasion :  pour faire sonner la fanfare, lâcher les chiens, L’heure « J » et « G » pour sa libération la Sienne , sa conscience et dépendances.

Retour  de vacances  du « Big boss ». Tour de table des nouveautés. Le confrère de Raymonde avec qui elle pacsait les sens , les actes et leur symbolique annonce son départ . La raison qu’il évoque : son futur mariage en Italie. Dans le cœur de Raymonde le sang se cabra. Son attention met les essuies glaces. Elle sent que la piste de l’envol est là. Elle ignore ce qui la fera aboutir . Elle est tranquille ;  à chaque réunion il y a trois ou quatre vis de forme . Raymonde envoie son fin limier au pied « couché ma bêbête , à l’affût :si bon pour la bécasse » .  Prendre le fil et que dans cette prise au moins deux soient levés, mêlés.

Le nouveau est tout content d’annoncer le placement de « Fredo le gitan »  à Villa Neuve, l’hôpital psychiatrique régionale. Le dirlo  monte sur son cran d’arrêt
-         quoi vous avez fait un placement ?
 Vous savez que je suis contre et contre la pédagogie de cette maison !
Là le psychiatre enjambe le propos. Sa voix rarement audible à monter d’un octave.
-         mais alors qu’est ce que vous avez fait ?
Le nouveau est ahuri, stigmatisé.

Alors Raymonde a ferré . Elle tend la main le doigt pointé sur le Psychiatre -jamais auparavant elle s’était comporté ainsi envers lui-.
-         Quoi tu oses ?

Le directeur
-         Comment tu tutoies le psychiatre , maintenant?

Raymonde
Et comment je me gênerai. Je vouvoie mon cochon.  Je ne respecte pas celui qui tient un avis dans votre  dos et ne le tiens pas face à vos poils du jabot.  Tout l ‘été nous  avons  été sur les dents , nous  avons ébranlé l’équilibre de tout un camp de gitans,  çà a frisé le danger pour nos personnes.

S’adressant  au psychiatre
Alors Gégé, je t’avais à deux reprises demandé : « est-ce que tu soutiendras  ta demande devant le directeur quand il reviendra ? « 
Est-ce  ainsi  soutenir ta demande que de dire :
« -mais alors qu’est ce que vous avez fait ? » belliqueux une fois est ton exception de la « gourbe de Gauce »

Le directeur s’interpose sommant Raymonde de vouvoyer le psychiatre de l’appeler par son nom

Raymonde
Ca ne s’appelle même plus, çà !

La tête dirigeante  crécelle . Elle sue en grêle de cœurs de pigeons ,sa chemise se mouille à vue d’œil comme la poussée de l’herbe à chat, il est rouge sa trombine est une tomate cœur de bœuf murie ,la peau prête à se découdre comme le ventre d’un Monthy Piton.


Raymonde
Moi Raymonde qui  ne suis pas habilitée à vous juger c’est vous qui m’avez choisie,  mais quand un psychiatre institutionnel ne tient pas ses engagements, ses paroles…

Eh ! monsieur le « sciechiatre » tu as envoyé combien de personnes en HP  avec  vos changements de Cap ?

Survivre sainement ici c’est passé le cap Horn. Tous les marins connaissent. Vous avez le devoir de veiller à la santé mentale de l’équipe et d’avoir des paroles sensées envers notre clientèle.
Et cette phrase vous dénonce. « - mais alors qu’est ce que vous avez fait ? »


Je juge mon travail ici caduc si je continue , il va à l’encontre de mon engagement éthique et déontologique.  Je démissionne.

14h 17. Constat de la fin de service.

La tête dirigeante plonge sur la table , tend sa grosse paluche vers Raymonde qui  esquive en s’affalant sur le collègue futur marié. Elle ne se prive pas pour se faire bien lourde sur lui, question  d’encrer à vie de sa lâcheté, un départ qui ne sert personne.

Les autres autour de la table sont imperturbables. La secrétaire qui adore Raymonde dit au directeur :
- Qu’est-ce que je note ?

Il bafouille, il postillonne. C’est une grosse carpe chinoise dans l’ aquarium de la buée de sa chemise qui fume.  Du psychiatre une odeur d’acide urique se répand dans tout le bureau du deuxième étage...

Raymonde se relève du corps occis de son collègue. Prends son stylo encre, ferme son cahier. Prends le temps de regardez chacun dans les yeux.
En elle même : «  c’est pas les jeux olympiques cette affaire, pas passage de relais. C’était le moment où jamais sur deux départs d’imposer sa science, d’avoir  des exigences de changement. Le ricoché çà n’existe pas au sens figuré. Qu’un caillou qui rebondit à la surface d’un lac calme .

Raymonde sent battre la joie de ses carcans qui se lèvent et remettent son corps à flot. La rage la gagne son coup d’éclat n’aura servie qu’à elle. Elle devra porter le coup aux autres instances concernées et plus haut : la fédération, le conseil régional et….

Elle regagne son bureau,  c’est la même pièce ; Raymonde  recevait ce jour , la réunion , elle téléphone à la présidence sous leurs oreilles. Elle annonce la fin de mission. Elle met le haut parleur t’en qu’à faire :  « ça limite le rapportage. »

« Vous êtes notre meilleure, toute la ville parle en bien de vos actions, et initiatives .    Vous n’allez pas partir.     Vous êtes fatiguée, nous vous offrons 15 jours de vacances à notre compte,     à votre retour vous aurez changé d’avis. »

Raymonde
Ne rêvez pas .A dans quinze jours pouvez vous convoquer le conseil d’administration pour  une réunion exceptionnelle.
Mon collègue qui se marie en Italie et part

La présidente
Lui aussi

Raymonde
Laissez moi finir, mon collègue qui se marie en Italie et part, disait quand il franchissait la porte de notre structure la phrase de Dante au dessus de la portes des enfers 

La présidence
Qu’elle est elle ?

Raymonde
Elle fixe le futur marié très mal à l’aise, tous font focal sur lui mouvement de tête des vaches sur le » trans » Orient express qui passe

« Quand on rentre ici il n’y a plus d’espoir »


Raymonde repose le combiner , elle retire les livres de sa bibliothèque ,des tiroirs les chemises. Des classeurs déchirent les dossiers . La réunion a du mal à repartir.

Le directeur est livide. Le psy à la tête dans ses chaussures, enfin pas trop  car une auréole liquide couvre toute la surface au sol de la largeur de sa chaise  cannelée.

Les autres, Raymonde  ne les voient qu’en tranche de jambon dégraissé. Ils étaient blindés, ils avaient pu traverser ces jours sans une goutte d’eau. Ils étaient imperméables à tout. Raymonde se remerciait d’avoir  eu de la chance d’être poreuse .  Jamais cela ne serait arrivé, et combien  utile quand on sert un tel métier…

Raymonde remit ses clés à la secrétaire. Il prit sa voiture sur la place prés du kiosque à musique. Rejoindre la grande ville. Elle passa les deux fleuves. Ses larmes n’avaient cessé leur danse de saint Guy. Comme à la bataille navale Raymonde allait couler la flottille des collègues, le reste une bande de crabes complices çà finira par leur taper sur les doigts.

fin


Extraits « La poétique de la ville »
Livre de Pierre Sansot

« ....le véritable lieu urbain est celui qui nous modifie, nous ne serons plus en le quittant celui que nous étions en y pénétrant. »

Disons qu'un parcours, pour être signifiant, doit effectuer la modification de celui qui l'a entrepris.

En fin de compte, lorsqu'un homme commence à bouger, il fait chanceler l'ordre du monde... »


Poétique de la ville est probablement le plus sensible, le plus exhaustif, le plus amoureux des livres écrits sur la ville. Monumental, riche et foisonnant, il résulte d'un pari insensé : qu'un homme puisse, à lui seul, s'emparer de la ville et nous en restituer toutes les facettes, tous les secrets. Qu'il s'agisse de l'arrivée sous la pluie dans une petite ville, des manifestations de rue, des dérives nocturnes ou des promenades matinales, des rythmes urbains, de la symbolique des artères, des transports, de personnages emblématiques (prostituée, clochard), des quartiers et faubourgs, ou encore des intérieurs (hôtels, studios, salle de bain ou de séjour), c'est un Sansot éblouissant qui nous révèle la géographie sentimentale des villes.




 par Frankie Pain  sous la direction d'Olivier Apert  auteur en Résidence  à la Médiathèque de marguerite Duras Paris


bon dimanche

2 commentaires:

  1. a jean pierre des citations

    mais mon cher, quand un texte est bien écrit on ne peut parfois pas y mettre quelque chose . j'ai appris çà à mes dépens après avoir mis un de mes textes aucun commentaires
    et une amie me dit mais que veux tu qu'on écrive !

    la densité c'est bien
    moi çà me nourrit quand je pars dans une histoire de trouvé des rebondissement qui ne sont pas évidemment mais parce que l'argument en dessous souffle il retombe sur ses patte ou tu vas me dit -on...
    mais oui nous écrivons avec ce que notre pensée est aller chicaner , baguenauder et les chemins de traverse sont bon à parcourir surtout quand il surprennent
    je vous embrasse.

    ce texte n'aura qu'un commentaire

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  2. a francesco Pittau ma plume sur la commode
    FRANKIE PAIN21 mai 2012 08:40

    belle plume sur la commode une femme qui aime aussi l'écriture la plume l'encre et ses chemins de traverses

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