lundi 22 juin 2009

Enluminure en répétant le chevalier au rhinocéros d'or et extrait de l'Eldorado du corps

La rascasse

A m o u r s c u l p t u r a l

Il fait chaud.
Le Petrus des Pyrénées orientales / dessinent l’azur pur./
Reynald ouvre la grande baie de l’atelier /
Faire entrer la fraîcheur du vent de la mer et
Celle de l’ombre / des pins parasols.
Reynald interdit le modèle de regarder sa toile. /
Il n’est pas satisfait du visage. /
L’inspiration est capturée /
Par la montée impétueuse d’un désir soudain. /

Envie d’enfouir sa tête /
Entre les deux pommes fesses du modèle,
D’y renifler / le monde souterrain de Novalis. Et

Quand il fixe la poitrine blanche,
Lourde / à l’alvéole large, régulière, / telle
Une couronne de coraux /
A l’île des Pins dans sa Polynésie /
Chère, dans ses moments de doute
Qui l’embarquent si loin…/
Là –bas, il prend à son service
Des bonnes indigènes /
Reynald les renouvelle 7 fois,
Le temps d’un séjour. /
Goûter toutes les couleurs /
Vivre comme Andy Warol les duplicata de Marylin /
Lui le tableau de Courbet « La création du monde »/
Goûter le prisme lumineux de diamant./
Du traité des couleurs de/
Son cher Wolfgang Goethe et sa Christiane,/
« Son trésor de lit, sa moitié d’orange »/
La muse de ses élégies romaines…/

Ses croquis : de champs de Bataille,/
Et du corps de Christiane / à son retour.
Les courbes du son dos /chéries à son regard /
Et de ses hexamètres / qu’il adorait compter
Scandant / son doigt dans le râble
et le gras de son échine… /

« Ah ! Modèle! / Ma vue se brouille./
Mon pinceau brûle mes doigts./
J’ai tout et son contraire. »/

« Arrétez le tableau,
Fondre sur elle, …..

Culpabilité pour
Ma création et pour mon modèle »
Ah ! Baltuss sur tes vallons du Morvan
Comme tu as du souffrir

Toi, mon cher modèle
Tu ignores encore tout du tumulte intérieur

Du jaune, du rose, du vert,
Elle a raison mon modèle.
La couleur, la couleur,
Sa lumière.
Innocence, si vierge…



Sa rencontre au marché de Cordoue.

Un jour en manque d’inspiration
Sa boite d’aquarelle, dans la poche
Vivre le rien, le vide, l’œil errant
Il se sentait l’humeur
Pour une nature morte.

Il a vu la rascasse.
Ses rouges, ses orangers,
Son blanc immaculé.

Acheter la rascasse.
Il lui manquait deux francs.
La petite marchande de poissons
Avec une voix ensoleillé,
De l’accent du Sud ouest,
Lui a proposé un poisson
Du même goût, moins onéreux.
Le jeune homme insiste
Pour cette « ras / ca /sse »,
Elle dit:
Accent sud ouest
« Les artistes, je comprends cela…
il y en a « quérielle » par ici.
Je travaille, j’ai de quoi manger
Dans mon assiette. »
Et avec un sourire où le cœur débordait
Comme une corne d’abondance :
Accent sud ouest
« Prenez Monsieur, je paierai la différence ».

Reynald plongea les yeux
Dans ceux de la jeune fille :
Accent sud ouest
« Eh ! Monsieur !
Ce n’est rien pour moi, /
Je travaille toutes les vacances,
Je vais pouvoir aller au lycée,
J’aide mes parents pour l’internat,
Je vous en prie…/ faites moi plaisir
(comme la petite Inés je suis une femme je suis une femme)
Je suis riche, riche
Un jour, j’aurai mon baccalauréat» /

Ce que Fernanda ne savait pas, /
C’est qu’il était l’homme
Le mieux nanti de la région…,/
Bien né. / Son père, un des créateurs
Des pneumatiques Michelin./
Toute sa vie, / il n’avait jamais su, /
Pourquoi on l’aimait / : lui ou sa naissance ?

« La Rascasse. Merci, merci… »
Dit alors, Reynald, avec une émotion
Des premières fois
Qui n’échappa pas à la petite futée
Petite marchande de poissons.

Au marché suivant,
Il revient lui rendre ses 2 francs.
La petite marchande.
Accent sud ouest:
« Je ne veux pas »
Lui : « Accepter ! ? …

Alors, je vous invite
Après votre marché,
Sur la Pergola pour déjeuner … »
Accent sud ouest:
: « Vous avez déjà vendu votre tableau ? Rires
Je ne voudrai pas vous mettre en peine ! »
L’autorité d’un Jean quand il se décide
Lui : « A quelle heure ? »
Accent sud ouest:
« 14 h 30, oui, eu, le temps de la douche,
Que les lave bien les mains, les parfume,
Hé, je préfère que vous
(Elle minaude très charmeuse, le charme qui s’ignore)
M’appeliez Fernanda plutôt que /
Mademoiselle Rascasse la chlingueuse »

Elle se met à chanter ses poissons.
Accent sud ouest
Rascasses, sardines,
Mulet bleu, loubines,
Sabots de cheval, Langoustines
, Murènes,
Écrevisses, Anguilles,
Rougets, lieux noirs,
Oursins
La morue de terre neuve,
Les pieds de biches des Almadies,
Almadines,

Berniques, berniques
De toi !!!!
Un jour sera.


Qui vivra, verra,
Demain n’est jamais bien loin
Laissons le venir,
Venir qui vivra, verra
Dans le jardin d’un grand château une princesse…

Rascasses, sardines…..

Reynald s’éloigne porté par l’allégresse du chant………………………………


Ainsi, elle devient le modèle, /
L’inspiratrice du peintre Reynald, /

Les après-midi après le marché
Ses jours de congé.. /
Il va la chercher avec son chien Gudule
Dans sa DAF,/
Couleurs de prunes rouges de fin d’été./

Le temps après les poses … /
« Diabolique appel de divin et d’envol».
Les mains se rencontrent, /
Leurs lèvres s’humectent /
Baves d’anges, bruissements de langue d’ a mour…

A l’heure où a commencé ce récit, nous /
Penser à la chanson de Picolli et de Romy
Sommes déjà septembre.
Nous pourrions entendre
Les barcarolles de juin de Stravinsky
Les marrons pétaradent les dalles de l’atelier./
Les après-midi / la fébrilité
Grimpe les étages. / Fébrilité
D’avant l’orage en montagne.
Reynald / son désir est une grenade
Dont Les graines éclosent
Comme un cheval au galop,/
Un mustang. / Le sang braille dans l’étau /
Se cramponne au pommeau d’un rodéo. /

La petite marchande de poisson est /
Vierge.
Il ne peut lui faire çà. /
Sa confiance. / Son innocence.
Elle n’a d’argent que
Son courage d’en gagner
Pour son tracer de route. /
Son hymne à la joie en dote.
Son hymen en dote.
Ne pas mépriser son bien si/pré/ci/eux.
Une phrase de la Bible lui revient.
Lu souvent par sa grand-maman Bergotte,
Ses jours-nuits de tempête-tristesse :
« Ne dédaigne aucun homme,
Aucune femme, et ne méprise
Aucune chose, car il n’y a pas
D’homme, de femme / Qui n’ait son heure et
Il n’y a pas de chose / Qui ne trouve sa place. »

Reynald invite Fernanda à prendre
Leur dernier / bain de mer.
Son oui / à l’iris des yeux de Reynald.
La distance est grande de
La sellette / au grand chevalet.
A ce moment / conjointement
À leur suspension oculaire /
Perle d’aurore irrigue
Leurs joues rizières. /
Leur volonté chao /
. La vie garautée / en la fin éminente.

Fernanda part sur la plage devant. /
Elle coure après les rafales du vent.
Quand elle trouve leur flot,/
Elle tournoie en spirale dedans. /
Elle s’offre aux vagues /
Telle qu’elle l’aurait fait, /
Au cou, au corps de Reynald,
Éclats de rires /oiseaux sanglots.


Ils nagèrent en cœur,
Dans les lianes cheveux des sirènes /
Jusqu’à l’épuisement. /
Comme des naufragés,
Ils se hissent éreintés
Des dernières vagues
À l’estran de la plage. /
Ils s’étreignent.
Fondus l’un dans l’autre.
Bronze d’une sculpture. /
Caresses des étoiles filantes.
Des algues phosphorescentes,
Des rives de la mer.
Ils vécurent la nuit sans fermer l’œil, /
Cette immobilité où transmuait /
D’un corps à l’autre,
L’infini de leur amour. /
Sa divine beauté.

Cupidon, berger de ces ouailles là, /
Cupidon a remis les flèches
Dans l’étui. / L’arc en bandouillère.
Quand le château de sable,
De ces deux, là, /
S’ébroue par la marée. /
Il s’envole dans les brumes matinales.
Ils avaient résisté à l’attraction fatale. /
Les dieux allaient lui faire un sermon. /
Mais tel le taureau dans l’arène /
Quand il s’est comporté divinement, /
Les aficionados réclament dans
Des olés, olés, olés /
à faire s’écrouler les pierres, /
Le Petrus des tribunes :
La grâce du taureau.

Cupidon n’oubliera jamais ces deux là. Dorénavant à chaque lancée de flèche, il marmonne aux duvets de ses ailes : auront-ils la force de succomber à l’attraction fatale.


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1 Copie premier jet atelier 19 mai 2006 Marga 3
2 Première correction 24 mai
3 Le 29 après lecture Galerie L’île Lettrée
4 Réécriture31 mai
5 Numéro 13 expo 20 mai 2007

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